J’ai fait longtemps tout seul !

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Je suis l’aidant d’une famille composée de ma femme de 75 ans en fauteuil roulant depuis 14 ans, suite à une chute qui lui a occasionné une fracture du pied.
Après une semaine d’hospitalisation, et un séjour de 6 mois dans une maison de convalescence, elle n’a jamais retrouvé une marche normale. Ce séjour en hôpital a également révélé sa maladie : la myopathie.
Ma femme étant porteuse de ce gène, elle l’a malheureusement transmis à notre fils. Celui-ci est porteur de la maladie depuis l’âge de 20 ans. Il en a à ce jour 49. Il est handicapé à 100 %.
Donc depuis, j’ai porté sur mes épaules le poids de toutes les conséquences et de toutes les difficultés qu’engendre la vie de ces deux malades.
Et cela sans aucune aide morale et physique extérieures pendant 29 ans.
Cela est peut-être en partie un peu de ma faute, car je n’ai jamais osé en parler autour de moi, car je croyais y arriver tout seul, me sentant en pleine santé et en pleine forme à cette époque.
Or l’âge avançant, les ennuis de ma santé, l’usure de ce mode de vie, ont fait que je me suis senti coulé et que je ne voyais plus de solution.
Jusqu’à ce jour où j’ai reçu un courrier de ma caisse de retraite m’invitant à participer à cinq réunions, concernant l’amélioration de mon quotidien dans mon rôle d’aidant.
Je me suis rendu à la première, sans grande illusion, mon état moral ne me permettait plus d’espérer. Mais j’y ai rencontré d’autres aidants, et des formateurs d’une grande compétence professionnelle et humaine. Cela m’a encouragé à poursuivre. J’y ai énormément appris, et compris le rôle d’aidant.
J’ai trouvé auprès des professionnels une grande patience et une écoute de mes problèmes. Et auprès de mes « collègues » aidants j’ai trouvé soutien moral et réconfort dans mes moments de doute.
Je salue l’initiative de ma caisse qui m’a permis, au bout de tant d’années, de changer ma manière de voir et de vivre ce rôle d’aidant.
Et aujourd’hui c’est un billet de bonne humeur que j’avais envie d’écrire !

Serge

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