Le taux d’attribution de l’APA varie selon les départements

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Dans la dernière livraison de sa revue « Focus », l’Insee publie une étude sur « Les bénéficiaires de l’allocation personnalisée d’autonomie dans les départements ». Ceux-ci représentent environ 1,2 million de personnes, dont 59% pour l’APA à domicile et 41% pour l’APA en établissement. Ces allocataires constituent 8% des personnes de 60 ans ou plus, même si neuf bénéficiaires sur dix ont plus de 75 ans (avec une moyenne d’âge sensiblement plus élevée en établissement).

Une corrélation entre taux d’APA et taux de pauvreté

L’étude de l’Insee – réalisée avec la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) des ministères sociaux – met en évidence des écarts importants entre territoires dans l’attribution de cette prestation, que les différences de profils sociodémographiques ne suffisent pas complètement à expliquer. Ainsi, en décembre 2013, le taux de bénéficiaires de l’APA parmi la population des personnes de 75 ans et plus va de 13% à 40% selon les départements, pour une moyenne nationale de 21%.
Les taux les plus élevés s’observent dans trois départements des Hauts-de-France (Pas-de-Calais, Aisne et Somme) et dans les Ardennes, mais aussi dans de nombreux départements du Sud : 33% en Haute-Corse, plus de 28% dans l’Aveyron, la Lozère et l’Hérault. La Réunion affiche toutefois le taux le plus élevé, avec 40%.
L’Insee souligne l’existence d’une corrélation entre le taux de bénéficiaires de l’APA et le taux de pauvreté des personnes de 75 ans et plus, particulièrement dans le sud de la France (Creuse, Gers, Lozère…). Cette corrélation n’est cependant pas systématique : l’Hérault, la Haute-Garonne ou les départements du nord de la France présentent ainsi des taux d’APA élevés, alors que le taux de pauvreté des 75 ans et plus y est proche de la moyenne nationale.

APA à domicile dans le Sud, APA en établissement dans l’Ouest

Si on considère uniquement l’APA à domicile, les taux de bénéficiaires varient de 6% à 37%, pour une moyenne nationale de 12%. Ils sont faibles (moins de 10%) dans l’ouest de la France, mais dépassent 20% dans certains départements du Nord (Ardennes et Pas-de-Calais), en Corse, dans l’Hérault et dans trois DOM (Guadeloupe, Martinique, la Réunion). L’Insee relève que les départements ayant les plus forts taux de bénéficiaires de l’APA à domicile ont souvent un taux d’équipement en services de soins infirmiers à domicile (Ssiad) supérieur à la moyenne nationale (ce qui facilite le maintien à domicile), sauf dans l’Hérault et en Corse.
En matière d’APA en établissement, les taux départementaux de bénéficiaires varient de 3% à 16%, pour une moyenne nationale de 8%. Ces taux sont le reflet, en creux, de ceux de l’APA à domicile. Ils sont ainsi moins élevés dans le Sud, l’Ile-de-France et la Corse, et très faibles dans les DOM. En revanche, ils sont plus élevés que la moyenne dans les départements de l’ouest de la France, en Bourgogne, et dans le Centre-Sud. De façon logique, les départements qui affichent le plus fort taux de bénéficiaires de l’APA en établissement sont aussi ceux qui disposent du plus grand nombre de places d’hébergement pour personnes âgées.
Ces résultats ne sont pas à proprement parler une surprise, d’autres études venant régulièrement mettre en lumière l’existence d’écarts significatifs entre départements.Source: localtis.info

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