L’épuisement des aidants

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A l’occasion de la journée des aidants, ce dimanche 6 octobre,  un reportage de «Libé» par Maïté Darnault, Correspondante à Lyon.

«Gestes tue-l’amour»

L’un des souvenirs les plus blessants de Jean-Claude, c’est ce médecin de la Sécu qui n’a pas bougé le petit doigt lors de la visite pour la reconnaissance du handicap de Colette : «Il m’a regardé me débrouiller tout seul pour l’installer sur la table d’examen qui ne se montait ou ne se descendait pas.» Plus un aidant est amené à accomplir des soins, plus l’intimité du couple en pâtit.

«Si on demande à une ou un aidant dans un couple s’il se voit d’abord comme un(e) aide-soignant(e), l’époux ou l’amoureux, c’est souvent dans cet ordre qu’il va vous répondre. C’est un rôle destructeur car un certain nombre de gestes sont très peu anticipés par le corps médical», souligne Pascal Jannot, vice-président du collectif à l’origine de la Journée nationale des aidants et président-fondateur de la Maison des aidants, une structure qui accompagne plus de 300 personnes par an.

Certains gestes techniques, qui peuvent être tellement tue-l’amour, sont pratiqués en méconnaissance. Beaucoup d’aidants nous disent : « On ne m’a jamais dit que ce n’était pas à moi de le faire.« » Quand, la seule fois en huit ans, un chirurgien a demandé à Jean-Claude Gondin comment lui se sentait, il a répondu du tac au tac, avec l’expression favorite de Colette lorsqu’on s’enquiert de son moral : «On fait aller

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