Aidants actifs, Salariés Aidants comment souffler ?

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Salarié aidant, et si vous leviez le pied ?

Travailler et s’occuper d’un proche en perte d’autonomie ou handicapé est un exploit. Voici deux solutions pour souffler.

Être présent pour son parent âgé, plus capable de se débrouiller lui-même. Faire face au handicap de son enfant, et pallier son manque d’autonomie. Comme huit millions de Français, vous portez la casquette « d’aidant » et avez du mal à cumuler ce second « job » avec votre temps-plein ? Deux dispositifs peuvent alléger votre charge temporairement. Vos soucis ne disparaîtront pas d’un coup de baguette magique, mais ces pistes méritent d’être explorées.

Un congé « de droit »

Première solution : le congé de proche aidant. Entré en vigueur il y a un an et demi. Il peut être pris pour s’arrêter de travailler sur une période limitée, jusqu’à trois mois, à moins qu’un accord collectif d’entreprise ou de branche fixe une durée plus longue. Vous pourrez le renouveler mais pas en bénéficier plus d’un an sur toute votre carrière. Frein non négligeable, il n’y a pas de rémunération à la clé. En revanche, si la personne que vous aidez perçoit l’allocation personnalisée d’autonomie (Apa) ou la prestation de compensation du handicap (PCH), elle peut éventuellement, sous certaines conditions très strictes, vous rémunérer.

La personne que vous accompagnez doit présenter un handicap ou une perte d’autonomie particulièrement grave. Autrement dit, elle doit avoir besoin de vous pour accomplir les actes de la vie quotidienne. Il doit s’agir de l’un de vos proches, mais pas forcément au sens familial du terme (conjoint, enfant, cousin germain…). Cela peut simplement être une personne qui réside en France et avec laquelle vous entretenez des liens étroits et stables.

Seule condition pour accéder au congé : vous devez justifier d’un an d’ancienneté. Votre employeur ne peut pas le refuser. En revanche, il peut mettre son veto au fractionnement du congé (prendre un ou plusieurs jours par ci par là) ou au temps partiel que vous réclamez.

Pour que l’entreprise s’organise, vous devez faire votre demande au moins un mois avant la date de départ souhaitée, mais, en cas d’urgence, par exemple si la santé de la personne que vous aidez se dégrade rapidement, vous pouvez partir du jour au lendemain. Il vous faudra néanmoins prouver cet état d’urgence par certificat médical.

L’appel à la générosité des collègues

Impossible pour vous, de prendre un congé de proche aidant car vous avez impérativement besoin de votre salaire? Depuis le 15 février 2018, vos collègues peuvent vous faire cadeau de jours de repos. Plus précisément, de leurs RTT, de leurs jours de récupération non pris, de leur cinquième semaine de congés payés, et des congés supplémentaires accordés par la convention collective. La loi précise que le don est sans contrepartie et anonyme.

Le dispositif existait déjà auparavant pour les parents d’enfants malades. Dans les entreprises où il s’est déjà mis en pratique, c’est la direction qui a lancé l’appel au don. Vous pouvez donc demander à votre DRH de s’en occuper.

Pour l’instant, le dispositif n’est pas encore en place dans la fonction publique. « Le décret d’application est en cours de préparation », assure le cabinet d’Olivier Dussopt, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Action et des Comptes publics. Et rappelle qu’en attendant, d’autres dispositifs peuvent permettre aux agents de faire face à une situation familiale tendue: le don de jours de repos à un parent d’enfant gravement malade (qui existe dans le privé aussi), la mise en disponibilité pour donner des soins au conjoint gravement malade accordée par périodes maximales de trois ans renouvelables, ainsi que le congé de solidarité familiale, qui permet à l’agent de s’absenter pour assister un proche souffrant d’une pathologie mettant en jeu son pronostic vital.

Source : lentreprise.lexpress.fr  – Par Marianne Rey

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