Ce matin, j’ai vu tomber les feuilles d’un arbre et j’ai pensé à toi.
Tes bribes de mémoire tombent comme les feuilles que les hommes piétinent.
Mes mains, paumes levées vers le ciel essayent d’en capturer,
Le vent du soir les éloigne avec douceur.
C’est une valse lente, si belle et si tragique.
Aujourd’hui, j’ai croisé un homme qui te ressemblait, je l’ai regardé peut- être avec trop d’insistance.
Qu’est-ce qu’il a cru ? C’est toi que je voyais, lui, n’existait pas.
J’ai cherché ton parfum derrière lui, comme si c’était toi.
Alors mes pas me conduisent inévitablement à l’unité Alzheimer où je te retrouve.
Presque transparent, si fragile dans des vêtements devenus trop larges.
Je te prends dans mes bras, ma tête se pose sur ton épaule et je pleure doucement.
Mais tu ne le sauras jamais.
Yoyo