Il est important que les médias parlent des aidants, et lorsque le sujet touche 4 millions d’entre eux en tant que salariés-aidants, sur les 8,3 millions recensés, c’est une bonne chose.
BFMTV avait réuni autour de sa table le groupe BAYARD, la plateforme de services aux aidants RESPONSAGE et l’association d’aidants AIDANTATTITUDE, une bonne manière d’éclairer les enjeux des salariés-aidants pour les entreprises. 20 minutes, c’est toujours trop court Le parcours du président d’AIDANTATTITUDE est exemplaire puisqu’il a été confronté au rôle d’aidant pour ses parents alors même qu’il était salarié dans une entreprise, et que cette « expérience » l’a conduit à créer son association pour aider les aidants.
Une association d’aidants pour aider d’autres aidants. Dommage qu’il n’ait pas eu plus de possibilités d’expliquer en quoi son entreprise d’alors n’avait pas répondu à ses demandes d’aide, ou peut-être, pourquoi il n’avait pas demandé d’aide à son entreprise.
Pour BAYARD, dommage qu’il ne se soit pas étendu plus sur la manière dont la décision de mettre à disposition des salariés ce service RESPONSAGE a été prise avec les partenaires sociaux, et quels autres avantages ou aides sont proposées aux salariés. Pour RESPONSAGE, avoir déjà une dizaine d’entreprises comme clientes comme DANONE, BAYARD, CREDIT AGRICOLE ASSURANCES, l’OREAL au bout de 12 mois est une performance !
Et la bonne nouvelle est que RESPONSAGE dit être en négociation avancée avec une vingtaine d’entreprises de grande taille ! Dommage en revanche qu’il n’ait pas eu le temps de répondre à la question pertinente posée par le président d’AIDANTATTITUDE sur l’importance que les syndicats soient partie prenante et force de proposition dans la recherche de solutions pour les salariés aidants. Intéresser les syndicats à rentrer dans la recherche de solutions 15% pour certains, 20% pour d’autres, le chiffre des salariés-aidants au sein des entreprise est déjà suffisamment considérable pour justifier que les syndicats s’emparent du sujet.
La première chose que demandent les aidants, c’est une meilleure souplesse de leurs modalités de travail.
Que signifie pour un aidant des modalités de travail qui lui seraient propres ?
D’abord la reconnaissance par l’entreprise de sa situation d’aidant, la recherche en commun entreprise et salarié du meilleur aménagement de travail qui permette au salarié-aidant de concilier mieux, ou aussi bien que possible ses deux obligations de vie professionnelle et vie d’aidant.
Ensuite, le soulagement pour l’aidant-salarié de ne plus être en porte-à-faux face à son responsable et face à ses collègues.
Enfin, une valorisation de fait, puisque seul l’aidant sait ce qui lui est utile et nécessaire comme aménagement, et qu’il lui incombe de faire ne permanence le premier pas sur l’aménagement souhaité.
Le parcours d’aidant n’est pas linéaire, il s’apparente à des montagnes russes, et c’est dans cet esprit que les aménagements successifs de conditions de travail doivent être vus sur une durée moyenne de « parcours d’aidant » de 4 ans.
La recherche de solutions passe par le diagnostic de l’existant, et la première action des syndicats pourrait être de demander qu’une enquête interne soit faite au sein de l’entreprise pour évaluer le nombre des salariés-aidants.
C’est la première étape incontournable que les syndicats sont légitimes à demander en comité d’entreprise.
La « libération de la parole » des aidants au sein des entreprises suivra.
Robert S