Résumé : Le propre des aidants, c’est de ne pas pouvoir à tout moment sortir dans la rue et rencontrer d’autres aidants. Alors le « virtuel » devient le mode de relations le plus évident, qu’il s’agisse du téléphone, des mails, des twitts, des forums Internet entre aidants, ou d’images et pensées postées sur des sites d’aidants ou ses propres pages Facebook. Le « virtuel » devient réalité quand il permet à des aidants de communiquer entre eux au quotidien, au moment où l’un a besoin de soutien, ou que l’autre veut partager un succès !
Texte :
Je réfléchissais ce matin à E-aidants et l’initiative qu’E-aidants avait prise de permettre aux aidants de publier des « pensées » à d’autres aidants, que ce soit d’autres aidants inscrits eux aussi sur le site d’E-aidants, ou ailleurs. C’est si facile de poster une pensée, cela me prend trois minutes de composer l’image et de l’envoyer à E-aidants. Et aussi un gros avantage, c’est qu’une « pensée » envoyée le matin est postée le matin même, ou au pire l’après-midi. Et même le WE ! Alors c’est en train de devenir un réflexe pour moi, poster une pensée pour l’une ou l’autre de mes amis sur leur site. Hier c’était Simahey qui n’allait pas bien, avant-hier, c’était Kat. Il y a 8 millions d’aidants ou 9 millions d’aidants, si on se donnait le mot et que ce site d’E-aidants était connu de milliers d’aidants, je vois trop bien la floraison d’images et de pensées de soutien ou de mots d’amour sur le site.
C’est le « je pense à toi » que Kat a toujours dit qu’il faisait du bien aux aidants.
Le « propre » des aidants, c’est de ne pas pouvoir sortir dans la rue et se réunir avec d’autres aidants. Alors forcément le virtuel devient un fantastique moyen de communiquer entre nous. Le Twitt, la page Facebook, les sites de relations et d’échanges comme celui d’E-aidants, les forums Internet, autant de moyens qu’on dit être virtuels, sauf que les amitiés qu’on peut y développer entre aidants est extraordinaire.
Cette réflexion, je la dédie à tous mes amis et amies aidants qui m’apportent tant, que ce soit Kat, Elise, Simahey, Catelyne, Jean-François, JLB, Frédérique, Cath.P., RobertS, Vilou, Berlac, Taniak, Yoyo, Evy33, Persévérance, Bernard (il est mort aujourd’hui mais ses apports sont toujours aussi forts dans ma mémoire), Sophie, Nik, Elodi, Natacha, Christian, 2nise, Pauline, et…, et forcément je vais faire de la peine à tous ceux et celles que je n’ai pas nommé, mais vous êtes bien une cinquantaine dans mon esprit.
Quand je vois Berlac qui prend Vilou par la main et l’aide sur Alzheimer. Quand je vois Yoyo qui prend d’autres aidants par la main et les aide. Quand je vois Kat qui parle aux journalistes et qui leur dit le quotidien des aidants. Tout ça est du « virtuel », et pourtant c’est si concret pour les aidants.
Pensées à tous les aidants et grosses, grosses bises!
Emilie, toujours aidante de sa sœur Joy, cancer du sein « guéri » parait-il selon les docteurs, mais elle, Joy, ne le sent pas comme tel dans son esprit et son corps
Pour en savoir plus : http://www.e-aidants.com/eaid?service=info&d=thought
2- « Un droit à penser à soi »
Serge Guérin est pour moi celui qui parle le mieux des aidants, il a le sens de la formule, il a le sens des mots, et il a un profond respect des aidants. Je ne sais pas comment il est arrivé à comprendre aussi bien les aidants, mais le fait est là tel que je le ressens. J’ai écouté son interview sur France Inter, et j’ai bien aimé sa manière de répondre aux questions directes de la journaliste.
« De beaux principes mais avec peu de moyens ? »
La journaliste a posé cette question après que Serge Guérin ait parlé des 8 millions d’aidants, de leur contribution informelle de 164 milliards d’euros chaque année, et en faisant le rapprochement avec les 650 millions d’euros prévus pour le financement des mesures inscrites dans la loi. Les 650 millions d’euros sont une goutte d’eau. En plus, tout n’est pas pour les personnes dépendantes et les aidants ! On sait tous que peu d’aidants auront accès réellement aux 500 euros de répit annuel. On connait tous les lenteurs des décisions pour obtenir une aide. Et en haut de tout ça, on se perd sur qui prendra les décisions locales une fois que le nouveau découpage territorial
Mais la réponse de Serge Guérin recoupe exactement ce que me disait une aidante avec qui je suis très amie.
« Un droit à penser à soi »
Serge Guérin a répondu à la journaliste en pointant le fait que grâce à cette loi, c’est la première fois qu’on reconnait le rôle des aidants, c’est la première fois qu’un droit au répit est mis en place, la première fois « qu’un droit à penser à soi » est institué pour les aidants. Oui, avec cette loi, c’est un droit à penser à soi, nous les aidants !
« J’ai connu des années d’accompagnement auprès de mon mari sans aucune aide pour moi »
Ce que dit Serge Guérin recoupe exactement ce que m’a écrit Yoyo hier sur un forum. Yoyo est une aidante qui a pris soin pendant 7 ans de son mari Alzheimer à leur domicile, et qui prend soin de lui maintenant dans l’EHPAD où il vit. Voici ce que Yoyo me dit : « Vous avez raison Emilie, on espèrerait plus pour les aidants. Moi j’ai tendance à voir le verre à moitié plein, j’ai connu des années d’accompagnement auprès de mon mari sans aucune aide pour moi, alors je me dis c’est vrai, cette aide proposée ce n’est pas énorme mais c’est déjà ça. Il y a quelques années, j’aurai bien aimé en bénéficier croyez-moi. Ce projet de loi entrainera peut être- une prise de conscience collective ? Le fait d’être médiatisé sur des chaines TV à grande écoute nous permettra peut-être de sortir de l’ombre ? ».
Emilie, aidante
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