« Tous les aidants pourront recevoir aide 500€/an (modulé selon revenus) si ils en font la demande». C’est ce qu’a écrit notre ministre Laurence Rossignol le 16 mars en réponse à un twitt sur le « droit à répit » prévu dans le projet de loi (1) et le nombre des aidants qui pourraient en bénéficier.
Ce droit à répit introduit dans le projet de loi est une avancée au bénéfice des aidants, cela ne fait aucun doute, et tout le monde doit s’en féliciter. Mais ce ne seront pas les 8,3 millions d’aidants qui pourront en profiter, ce seront quelques dizaines, ou au plus cent à deux cent milliers d’aidants qui seront ces « heureux » élus. L’explication tient en trois points « simples » :
1. D’abord, en attachant le droit à répit à la personne aidée bénéficiaire de l’APA à domicile et pas à l’aidant, nous passons du total des 8,3 millions d’aidants à 720 ou 730 000 aidants potentiellement éligibles. 720 ou 730 000 est le nombre des personnes aidées bénéficiaires de l’APA à domicile.
2. Si les équipes médico-sociales privilégient d’abord les personnes aidées classées en GIR1 ou GIR2, cela réduira cette fois-ci autour de seulement 140 à 150 000 le nombre des aidants potentiellement éligibles au répit.
3. Et si d’aventure, le décret d’application stipule que seuls les plans au plafond sont à prendre en considération pour l’attribution d’un droit à répit, le nombre des aidants potentiellement éligibles se réduira alors à 53 000.
Il faut espérer que le chiffre le plus bas ne sera pas LE chiffre réel des aidants qui en bénéficieront, mais il est important que les politiques et aussi les associations d’aidants et les associations militant en faveur des aidants prennent le temps de bien expliquer le mécanisme de l’éligibilité au droit à répit.
Et il sera important que les associations d’aidants ou les associations militant en faveur des aidants expliquent tant aux personnes aidées qu’aux aidants la manière de bien préparer leur évaluation et le besoin de répit qui leur parait nécessaire.
Jean-François Ferrant
(1)L’article instituant le « droit à répit » dans l’actuel projet de loi s’énonce ainsi :
« Art. L. 232-3-2. – Le proche aidant d’un bénéficiaire de l’allocation personnalisée d’autonomie peut avoir droit, sans préjudice du plafond mentionné à l’article L. 232-3-1, à des dispositifs répondant à des besoins de répit. Ces dispositifs, qui doivent être adaptés à la personne aidée, sont définis dans le plan d’aide, en fonction du besoin de répit évalué par l’équipe médico-sociale lors de la demande d’allocation, ou dans le cadre d’une demande de révision, dans la limite d’un plafond et suivant des modalités fixées par décret.