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Le couple Aidant-Aidé
Lorsque l’on parle du couple Aidant-Aidé, il s’agit du couple formé et forgé par la relation d’aide.
Bâti le plus souvent sur la base d’un lien pré-existant (affectif ou de parenté), le coupe Aidant-Aidé va souvent prendre une toute autre direction que celle qui était prévue « au départ », c’est à dire avant qu’intervienne la maladie, le handicap ou l’accident.
L’image de la balance vient à l’esprit : l’un des plateaux représente l’Aidant, l’autre représente l’Aidé. Un plateau va peser de plus en plus, entraînant l’autre plateau de plus en plus vers le haut. L’équilibre est rompu… à moins de mettre dans le plateau des contre-poids.
Ces contre-poids dans le « plateau » de l’Aidant, sont notamment :
- la reconnaissance par lui-même et par les autres de la particularité de son rôle d’Aidant
- le fait que ce rôle ne soit pas considéré comme une fatalité et une obligation de sacrifice
- la volonté, et même l’exigence, de préserver son identité propre et son individualité
- la nécessité du soutien de l’entourage (amical, familial, social, de travail etc… lorsque cela est possible), de la société (par des actions concrètes), et de l’entreprise pour les Aidants en activité…
La semaine dernière le billet d’humeur que nous a adressé Emilie s’intitulait « Je ne veux pas entrer dans le moule » et évoquait bien cette question fondamentale au sein du couple Aidant-Aidé, de la légitimité à préserver sa propre vie. Daniel, un autre Aidant lui conseillait de définir les choses avant, parce que après dit-il « lorsque le pli est pris… »… Et cet Aidant ajoutait que cela n’a rien à voir avec les sentiments que l’on porte à son proche.
Etre Aidant n’est pas inné, comme on le répète souvent. Vivre le couple Aidant-Aidé ne l’est pas non plus.
Cela passe par de véritables apprentissages, et non par des injonctions paradoxales comme on en entend trop souvent. Il ne suffit pas de dire à un Aidant qu’il doit prendre du temps pour lui, pour qu’il sache comment faire pour prendre du temps pour lui !
A la Maison des Aidants,nous venons d’achever un cycle de rencontres sur le thème du couple Aidant-Aidé, et nous avons une fois de plus constaté qu’un Aidant qui a trouvé réponses à ses questions concrètes (comment déplacer un proche handicapé – quels sont les risques de l’alitement prolongé et comment les prévenir – que faire en cas de « fausse route ?»… pour ne citer que quelques uns des points abordés) est mille fois plus disposé à prendre en compte sa propre santé que l’Aidant qui « subit » l’injonction de prendre du répit !
Pascal JANNOT