Maladie, peur, mort, je vous hais

2

Voilà trois mots que je hais, maladie, peur, mort.

Hier, j’ai dit à ma sœur qui vient tout juste il y a 3 mois d’être « guérie » de son cancer du sein qu’une personne proche de nous côté belles-familles venait d’être diagnostiquée avec une tumeur au cerveau et dans les poumons. Cette personne avait eu un cancer du sein il y a 5 ans, et elle se considérait comme guérie, ou bien on la considérait comme guérie.

En fait, des cellules se sont baladées et maintenant se pose la question impossible pour ceux qui récidivent : on repasse par tous ces moments difficiles de chimio et radiothérapie ? J’ai vu la peur venir tout de suite dans les yeux de ma sœur.

Je lui ai demandé : « tu aurais préféré que je t’en parle pas ? ». Elle m’a dit immédiatement: « non, tu as bien fait, mais ça me fait peur ».

La personne qui a eu un cancer ne voit plus jamais les choses de la même manière, mais moi l’aidante, c’est vrai que je m’étais dit que mon « accompagnement » était fini. Et bien non, l’accompagnement n’est jamais fini, il faudra que je trouve les mots qui vont. Il faudra que je sois attentive. J’avais lu quelque part que l’accompagnement d’un aidant était de 4 ans en moyenne. Je ne sais pas comment c’est calculé. Pour ma sœur, l’accompagnement que je vais faire est toute sa vie, ou pour le reste de ma vie.

Maladie, peur, mort, je vous hais vraiment.

Emilie

Partager