Je suis aidante de ma mère depuis un an.
Ma mère âgée de 85 ans ne pouvait plus rester en foyer logement pour des raisons de santé (perte de mémoire, mauvaise état alimentaire, défaut d’hygiène…)
En 2014, elle percevait une aide APA en GIR4 dans le Loiret (45), une personne (prestataire de service) venait le lundi, et le vendredi (soit 2 h à chaque fois pour l’aider au niveau du ménage et la prise de douche).
L’aide était évaluée à environ 515 euros au total (achat des changes complets compris).
Un certain nombre de problèmes émanant du prestataire de service mandaté sont apparus : à plusieurs reprises la personne qui devait venir, était absente, ne prévenait pas ma mère et la société prestataire non plus, la prestation n’était donc pas compensée… mais très certainement payable quand même ?….
Ne pouvant plus compter sur ce système, j’ai pris la décision de prendre ma mère à mon domicile, car elle ne pouvait plus rester dans son logement, l’aide apportée étant largement insuffisante par rapport à ses nouveaux besoins.
En Octobre 2016, elle a déménagé pour venir s’installer chez moi (sa fille) dans le Loir Et Cher (41)
L’aide aurait dû suivre aisément puisqu’il s’agit d’un transfert dans un autre département et non d’une première demande d’APA.
Rien de rien, il a fallu refaire une demande d’APA ! Armée de mon courage à toutes épreuves, j’ai demandé une nouvelle évaluation (vu avec le médecin traitant au regard de sa baisse d’autonomie) (AVC, incontinence, troubles de la mémoire…)
Cette aide lui a été accordée en juin 2017 !!! (9 mois après) dans des conditions révoltantes.
Mme Y. du service du Conseil général du Loir et Cher est venue faire l’évaluation, personne charmante, qui a bien compris la démarche de l’aidant familial, et qui avait évalué une prestation d’aide en GIR 3 (dont le plafond est à 994,87 euros).
Nous lui avons précisé que nous ne souhaitions pas de prestataires de services extérieurs (vu nos nombreux déboires d’une part, et du choix familial de la prendre en charge à mon domicile).
Nous avons encore attendu au moins 3 mois, rien pas de réponse !
Puis un appel téléphonique de Mme Y. très acide me disant de manière orale et là j’ai bien compris « que l’on tentait une démarche de déstabilisation mentale et illégale envers moi » que le médecin conseil ne souhaitait pas que ce choix soit retenu !
Il fallait obligatoirement un prestataire de service extérieur !
Devant mon insistance, et lui expliquant être en lien avec une association d’aide aux aidants, elle s’est fâchée, oui je dis bien fâchée au téléphone en me disant d’un ton sec : « puisque c’est comme ça, je vais devoir revoir à la baisse le montant de l’aide ! » Et dans la foulée, elle m’a envoyé un devis en GIR 3 (du même montant que celui en GIR 4), c’était à prendre ou à laisser… Nous n’avons donc pas contesté dans l’intérêt de ma mère….
C’est à ce moment que nous avons bien compris que l’aide apportée par l’aidant n’est pas reconnue, voire suspecte ! Voire frauduleuse !… D’ailleurs, elle m’a même menacée de contrôle, de remboursement des prestations si le travail n’est pas effectué, alors même que l’aide n’était pas encore versée !!! Nous avons beaucoup hésité à continuer la démarche devant cette violente suspicion insistante …et surtout ce changement d’attitude menaçant ?
Je reçois le document, et je constate que le versement de la prestation est conditionné après facturation du service rendu (ce qui veut dire après déclaration CESU et envoi de la fiche de salaire).
J’explique que ma mère ayant 692 euros de retraite par mois, ne peut pas faire l’avance de son aide APA ! (525 euros).
Finalement, la prestation est versée entre le 24 et 25 du mois, cela a fonctionné 3 mois. Et j’ai envoyé la fiche de salaire (CESU entre le 5 et 9 du mois suivant ne pouvant pas anticiper une déclaration CESU)
En Septembre, pas de versement ? J’appelle Mme X., qui me répond d’un ton sec, comme si on fraudait ! J’ai pas reçu les bulletins de salaire…
J’envoie tous les mois entre le 5 et 7 du mois suivant le bulletin édité du CESU, et cela de manière régulière à cette dame, elle ose me dire : « j’e n’en reçois aucun ! » Le courrier est envoyé à son nom ! Puis elle me rétorque : « de toute manière ce n’est pas moi qui m’en charge ! »
En Août ma mère a changé de banque, nous avons envoyé le nouveau RIB et j’ai eu cette même personne ! Qui m’a dit qu’elle en prenait compte et qu’elle recevait bien les bulletins….
Nous sommes face à de la mauvaise foi, nous n’avons jamais le même interlocuteur (il est pas là, on doit rappeler), les informations ne sont pas transmises, …
J’ai envoyé un courrier en RAR à la Direction des solidarités du Loir et Cher qui s’occupe de la gestion des APA/PH dans la foulée n’en pouvant plus de ce dialogue de sourd et cette langue de bois tenace…
La loi existe bien concernant la possibilité et la condition de versement de cette aide APA, mais elle n’est pas appliquée… Les départements pratiquent la langue de bois, et essaient de la contourner en nous induisant en erreur et en nous contraignant nous aidants à l’abandon surtout. (Loi AVS n°2015-1776) relative à l’adaptation de la société au vieillissement pour les personnes âgées.
Les aidants ne sont pas des profiteurs ! Voyez plutôt du côté des prestataires de service extérieur …dont la plupart ne compensent jamais l’aide en cas de non venue de leur employée…
Le prestataire de service facture 20 euros de l’heure, moi on me rémunère 8,79 euros de l’heure !
Ma mère coûterait bien plus cher en EHPAD !
Il est possible que nous n’ayons plus recours à cette aide par la suite, si cela devait être insultant pour nous.
Je ne comprends pas pourquoi ma mère doit faire l’avance des frais de son aide, et je ne veux pas qu’elle subisse les déboires occasionnés, elle est devenue bien plus fragile, son autonomie a encore baissé dernièrement depuis la perte de la vue d’un œil.
En tant qu’aidante de ma mère, je demande juste à être comprise et entendue c’est tout !
Pour ma mère Marcelle, Frédérique, aidante.