Un honneur et un plaisir

4

Il y a trois jours, j’ai appelé un vieil ami que je n’ai pas vu depuis longtemps mais dont j’avais des nouvelles de temps en temps. Je tombe sur sa femme qui me dit « c’est dur, tu sais, vraiment dur, il va de plus en plus mal, mais bon, on tient, je te le passe ».

Un silence, et j’entends sa voix. Une voix lente, coupée, un peu comme s’il cherche ses mots. « Bonjour Jean-François, c’est gentil d’appeler, meilleurs vœux, bonne année à toi ». Je n’ai pas pu m’empêcher d’avoir peur en entendant sa voix. On « sent » quand l’autre fait des efforts mais que ça ne va pas fort.

Je ne connais pas grand-chose à Parkinson, mais là, clairement, la maladie est présente, forte. Alors je lui ai dit : « Quand j’entends ta voix, je sais que ça va pas fort, alors je vais venir te voir. Je viendrai avec Anne, je viendrai avec Valérie si elle peut venir, je viendrai avec Daniel comme la dernière fois, il y a deux ans je crois».

Et j’ai continué : « Je ne te dis pas quand, mais je voudrais pouvoir venir dans les 2 ou 3 prochains mois, je vois ça. Est-ce que cela est possible pour toi de nous accueillir comme on l’avait fait la dernière fois, on vient juste pour le déjeuner et on repart après ? ».

Cet ami habite à 600 KM, c’est une « expédition » pour arriver jusqu’à sa maison ! Mais je sais que si on vient le voir dans les 2 ou 3 mois, ce sera bien. Et j’entends sa réponse alors : « Venir ? Si tu viens ? Ce sera toujours un honneur et un plaisir ! ».

J’ai écrit ce petit billet car il répond en quelque sorte aussi au billet sur la bulle des aidés et aidants. Jean-François

Partager