Devenir Aidant salarié de son proche en perte d’autonomie ?

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JP LINGEE AIDANT

Dans un contexte social en mutation, marqué par le vieillissement de la population, le choix presque unanime du maintien à domicile, la difficulté à concilier vie professionnelle et soutien à un parent en perte d’autonomie, et une forme de précarité de l’emploi salarié, un nombre croissant d’aidants pourraient faire le choix de devenir salariés de leur proche.

D’autant que les dispositifs de prise en charge de la dépendance : Prestation de Compensation du Handicap, Allocation Personnalisée d’Autonomie ( dont les montants ont été sensiblement revalorisés dans le cadre de la loi d’Adaptation de la Société au Vieillissement de sa Population) permettent de solvabiliser en partie les besoins en aides de la personne en perte d’autonomie, et autorisent sous conditions l’emploi direct d’un aidant familial…

Ce contexte social en évolution a des conséquences très concrètes pour l’aidant : la disponibilité (perte d’un emploi précédent, ou sans emploi), le renoncement à un emploi (difficulté de concilier vie professionnelle et rôle d’aidant), la recherche d’entraide familiale, l’adaptation aux contraintes économiques…

La question en vient donc parfois à se poser de façon logique : pourquoi ne pas être soi-même l’aide à domicile de son proche dépendant ?

Cette solution peut en effet résoudre certaines difficultés… tout comme elle peut aussi en créer d’autres.

Chaque « pour » a son « contre ». Il n’appartient à personne d’autre qu’aux intéressés de décider. Le rôle des professionnels de l’accompagnement est d’éclairer le choix des familles.

S’interroger sur l’éventualité de devenir salarié de son proche revient à s’interroger sur le rôle de l’aidant.
Les risques bien connus d’épuisement, de huis-clos, d’inversion des rôles familiaux… sont en partie les mêmes que l’on soit aidant bénévole ou  aidant salarié.
Devenir salarié de son proche peut être pour l’aidant une opportunité de se poser des questions qu’il ne se pose jamais en tant qu’aidant bénévole.

Dans ce contexte social en évolution a-t-on réfléchi à cette potentielle mutation du rôle d’aidant bénévole vers le « statut » d’aidant salarié ? A-t-on réfléchi aux mesures à mettre en œuvre pour accompagner ces aidants ?

Pour ce qui nous concerne à la Maison des Aidants, nous rencontrons souvent des Aidants qui se posent la question. C’est à l’intention de tous ceux qui se trouvent dans ce questionnement que nous avons conçu ce mini-guide :

«Devenir Aidant salarié de son proche en perte d’autonomie
Se poser les bonnes questions »

 

Pascal Jannot

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