Le rapport Gillot préconise de renforcer l’aide aux aidants
Près de 11 millions de personnes en France s’occuperaient d’un proche dépendant ou en fin de vie. Ces salariés peinent à gérer leurs obligations professionnelles tout en s’occupant de leurs proches. « Le Monde » passe en revue les principales pistes du rapport remis le 19 juin.
La présidente du Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH), Dominique Gillot, a remis au gouvernement, mardi 19 juin, un rapport sur l’emploi des travailleurs handicapés, qui se penche également sur le sort des aidants.
D’après le baromètre des aidants réalisé par l’institut BVA en 2017, cité dans le document, il y aurait en France près de 11 millions de personnes s’occupant d’un proche dépendant ou en fin de vie. La moitié sont des actifs, et 58 %, des femmes. Mal connue, cette catégorie de salariés croît mécaniquement avec le vieillissement de la population et l’augmentation du nombre de personnes dépendantes.
Or, « Un proche aidant sur deux déclare que son rôle d’aidant représente un choix préjudiciable pour sa carrière professionnelle », souligne le rapport. Devant assumer « deux journées en une », la personne « jongle avec ses disponibilités légales » afin de tenter de concilier ses deux rôles.
Dominique Gillot rapporte les résultats d’enquêtes menées par des associations représentatives (APF France handicap, La Maison des aidants, Parents d’enfants différents, Handi-actif etc.), qui établissent que plus de la moitié des aidants interrogés n’ont pu conserver leur emploi, qu’ils aient été licenciés ou qu’ils soient partis d’eux-mêmes.
Compléter les dispositifs
« Les lois et textes […] ne contiennent pas de mesures réellement incitatives (encore moins obligatoires), pour que les employeurs reconnaissent la surcharge de travail et proposent des aménagements des contrats de travail », déplore le rapport. Il existe bien des congés pour permettre à un aidant de se libérer temporairement pour assister un proche. Les deux plus importants sont le congé de solidarité familiale, pour accompagner un parent en fin de vie, et le congé de proche aidant, pour une personne en perte d’autonomie. Mais il est « trop court (trois mois renouvelable une fois en l’absence d’accord…
Lire le rapport de Dominique Gillot
Source : LE MONDE ECONOMIE – Par Catherine Quignon