Le billet d’humeur de C. rappelle que pour de nombreux aidants, il n’y a jamais de vacances.
Il n’est pas question de noircir le tableau, mais c’est une réalité.
Les solutions d’hébergement temporaire ne sont pas d’un accès simple pour de nombreux aidants. L’énumération de C., basée sur la « solide expérience » qu’elle a faite lors de sa recherche, rassemble à elle seule les multiples obstacles à surmonter :
- un système d’information peu fiable
- un décalage entre l’affichage de solutions d’hébergement temporaire et la réalité de l’offre
- la définition des critères d’accueil à la discrétion de chaque structure
- la non-prise en compte de la diversité des pathologies qui donne l’impression que seuls les malades d’Alzheimer sont « adaptés » à ce type d’accueil
- une non-prise en compte des situations particulières qui sortent des schémas standards (les situations plus « classiques » se résolvent plus facilement)
- et la non-prise en compte de la souffrance de l’aidant (comme le dit C., pour certains la notion de « séjour-répit » n’évoque rien), etc…
Certes, en cherchant bien on peut finir par trouver… encore faut-il avoir le temps et la méthode pour chercher, et surtout ne pas se décourager… telle la pépite au milieu du sable la solution finira peut-être par surgir.
C. a été accompagnée par notre service Allo-Aidants, ce qui nous a permis de faire l’expérience avec elle et de confirmer que le système n’est pas fait pour encourager, malgré les discours, les Aidants à prendre du répit. Réticents par « nature », il est évident qu’un système compliqué ne les y aide pas… et, à leur corps défendant, n’aide pas non plus les structures qui le proposent à remplir les places dédiées à l’accueil temporaire.
D’autres Aidants pourront en revanche prendre un vrai répit, en couple, au sein de structures conçues pour cela : le concept « Vacances-Répit-Famille », par exemple, est parfaitement adapté, et certains Aidants que nous accompagnons attendent encore une confirmation pour leur séjour… ces structures modèles sont encore trop rares par rapport au besoin.
D’autres encore ont tenté de se tourner vers des structures hôtelières « accessibles »… mais l’accessibilité telle que l’imagine les personnes valides est loin d’être celle qui est nécessaire à la personne handicapée et à son Aidant.
Là aussi décalage entre les discours et la réalité. Dans la réalité, des Aidants en grande difficulté se battent seuls.
Je suis heureux que notre service Allo-Aidants puisse accompagner un certain nombre d’entre eux à rechercher les solutions qui peuvent les soulager, et les aider à remobiliser leur énergie de façon positive.
Certains arrivent à la fin de leur parcours de coaching, et je tiens à saluer leur assiduité, leur implication et leur pugnacité ! Car un parcours de coaching, rappelons-le, nécessite l’implication de la personne dans la recherche de ses propres solutions.
Expérience innovante et tout à fait passionnante pour nous.
Nous en livrerons d’ici quelques semaines, une analyse… loin des sentiers battus et des portraits-robots.
Pascal Jannot