La semaine dernière, Hélène publiait un billet d’humeur très représentatif de ce que vivent un grand nombre d’aidants : le décalage entre l’offre et la demande dirait-on en termes économiques.
Dans le marché de l’offre et de la demande, l’offre est en principe construite sur des besoins… sans quoi les consommateurs n’achèteraient pas les produits ou services proposés.
Concernant les besoins des aidants, l’offre (de services à domicile, d’hébergement, d’accueil temporaire, de soins…) est construite essentiellement en réponse aux besoins des personnes aidées.
Les aidants, pourtant garants du maintien à domicile, ne sont pas censés avoir des besoins propres… ou alors on considère a priori qu’ils sont épuisés et qu’ils ont besoin de soutien psychologique, pour reprendre l’expérience relatée par Hélène. On crée donc une offre sur des besoins supposés… mais cette offre suscite-t-elle la demande des aidants ?
Dans un autre billet d’humeur, Marie-Pierre et Jean-Loup s’étonnaient de constater que l’Aidant avait remplacé la feue ménagère de moins de 50 ans en tant qu’objet d’enquêtes. Et Kataidante commentait ce billet d’humeur en ces termes :
.. « avec l’arrivée de la Silver Économie, les aidants sont devenus « tendance » . Pas une semaine sans un article ni une enquête sur nous. Il y a quelques mois j’étais plutôt contente de cet intérêt soudain. sauf que, comme vous le soulevez, concrètement cela ne nous apporte rien, ou pas grand chose… »
J’ai envie de dire que la ménagère, elle, avait de la chance !: on cherchait à comprendre ses besoins pour construire une offre qui lui corresponde… et elle avait le pouvoir de décider, en achetant ou en n’achetant pas !
Les aidants eux, on les étudie, on les sonde, on les analyse, on en parle… mais de façon générale, les écoute-t-on ?
Les dispositifs publics ou privés intervenant dans le champ du maintien à domicile et de la prise en charge de la maladie, du handicap ou du grand âge répondent-ils à leurs besoins… ou est-ce eux qui trop souvent s’épuisent à s’adapter à des réponses inadaptées ou inexistantes ? A les lire et à les écouter, on perçoit souvent un décalage, une discordance entre leurs besoins supposés et leurs problèmes réels…
Je vous invite à lire les commentaires qui ont suivi le billet d’humeur d’Hélène que j’évoquais au début de mon propos… ils ne peuvent que nous encourager à toujours questionner nos pratiques.
Je laisse ainsi à Jean-Claude, Catelyne, Kataidante, 2nise et Mercier… la conclusion de cet édito…
Pascal Jannot
Président fondateur de La Maison des Aidants